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Los Tonos Mayores : Message codés et émotions cachées
Yao
Équipée d'une plaque métallique au bras suite à un accident, Ana, une jeune adolescente de Buenos Aires, découvre que celle-ci émet d'étranges pulsations. Avec sa meilleure amie, elle convertit ces battements en musique avant de découvrir qu’il s’agit en réalité de signaux codés. Ana se met alors en quête de déchiffrer les messages énigmatiques que lui transmet son implant. Mais qu'est-ce que cela signifie, et qui peut bien lui envoyer cela ?
Pour son premier long-métrage, la réalisatrice Ingrid Pokropek nous offre un récit touchant au cours duquel on suit les espoirs et les peines d'Ana, autour de cette mystérieuse intrigue. Nous assistons à ses premières déceptions d'adolescente, notamment la relation avec sa meilleure amie qui s’effrite. Se raccrochant alors davantage au mystère entourant son implant, elle espère secrètement qu'une personne cherche à la contacter. Car Ana vit seule avec son père Javier depuis le décès de sa mère plusieurs années auparavant. Bien qu'elle partage de bons moments avec ce père affectueux et attentionné, elle n'ose pas lui révéler ce qu'elle ressent réellement ni évoquer les énigmatiques pulsations de son bras. De son côté, Javier, un artiste dont les peintures sont exposées dans de petites galeries sans grande renommée, met du temps à avouer à sa fille qu'il a quelqu'un d'autre dans sa vie. Cette dynamique entre la quête d'Ana et ses relations familiales et amicales apporte une richesse émotionnelle et une profondeur à l'histoire.
Ana est un personnage attachant avec qui chacun peut facilement s’identifier. Elle est interprétée avec justesse par la jeune Sofia Clausen, 12 ans à l’époque du tournage, dont l’expérience se résumait à quelques années de théâtre et de rares courts-métrages. La réalisatrice admet qu’écrire un film centré sur une enfant était un pari risqué, voire totalement inconscient de sa part, mais celui-ci s’avère amplement réussi ! L'authenticité du jeu de Sofia est remarquable : l'amusement, la fascination, l'inquiétude, la perplexité, la tristesse et même l'ennui sont un bonheur à regarder.
Le film adopte en effet un ton léger, et même les scènes banales du quotidien sont amenées d'une manière qui prête à sourire, que ce soit à travers les dialogues des personnages ou leurs gestes et réactions. Cette attention portée aux détails permet de maintenir l'intérêt des spectateurs et spectatrices, même lorsque l’intrigue principale, autour des pulsations de l’implant, prend du temps à se développer. Dès que les premiers éléments de réponse se dévoilent, l'histoire devient encore plus captivante. L'intrigue progresse ainsi de manière fluide et naturelle jusqu’à la scène finale chargée de suspens et d’émotion.
Si Ana incarne le mystère et la sensibilité d'une adolescente en pleine transformation, son père, lui, apporte des émotions différentes et touche à quelque chose de plus mélancolique. On ressent à travers Javier l'inquiétude d'un parent qui ne comprend pas toujours les réactions de sa fille. Il porte aussi une certaine nostalgie, celle d'un amour qui lui a échappé et qui refait surface. Les échanges entre Ana et Javier deviennent ainsi encore plus sincères avec des moments tendres mais aussi avec d’amusantes maladresses.
Il est particulièrement agréable de voir un film dans lequel les personnages se montrent bienveillants avec la protagoniste principale. Cette ambiance de sympathie et d’entraide constitue une véritable bouffée d’air frais. Le tout est sublimé par une musique légère et émouvante, contribuant magnifiquement à l'atmosphère générale.
Los Tonos Mayores est un film sur l’adolescence qui a su éviter de tomber dans des clichés et des thèmes trop attendus tels que les premières histoires d’amour. Au lieu de cela, nous avons un récit qui aborde l’amitié, le lien paternel ou encore le deuil d’une mère absente. Il n’est pas étonnant que Los Tonos Mayores ait été salué par la critique et remporté plusieurs prix dans des festivals en Espagne, aux États-Unis ou encore en Corée du Sud. Tantôt accueilli avec des larmes, tantôt avec des rires, il vous appartiendra de découvrir comment cette belle histoire vous affectera.